Le trajet pour Hampty Doo, proche banlieue de Darwin, se passe merveilleusement bien aux côtés d’un couple de jeunots 22 et 23 ans qui clôturent leur 8 mois en Australie. 

Durant ces 2 jours, j’obtiens de précieux conseils concernant la recherche de vans et de boulot. Pleins d’anecdotes à se partager. Une nuit dans ma tente fraichement achetée et eux deux qui se câlent dans les sièges de la voiture de location.

Enfin du positif dans ces débuts bancals.


Arrivée sur Hampty Doo, je suis récupérée par David et sa fille, un bon début d’entrée en matière pour les 3 semaines à venir. Je suis en work away, système d’échange, une aide plusieurs heures par jour en contrepartie de repas et d’un toit. La première semaine est plutôt sympa, longs échanges avec le propriétaire de la ferme, un boulot assez creuvant mais en s’accrochant, on s’habitue. Je découvre la vie d’un fermier, ses 4 enfants et sa femme rarement présente. Après 6 jours de dure labeur puisque le dernier sera de 8-9h à ramasser des courgettes puis les empâqueter, je commence à me questionner sur les jours de repos qui sont normalement de 2 par semaine, de ce qu’il y avait écrit dans l’annonce. Après demande, j’ai le droit à 1 jour le lendemain. 


A savoir que mon sommeil n’est pas très réparateur, je dors dans une caravane et des coqs et un dindon se promène la nuit juste à côté et ils semblent avoir oublié qu’il faut signaler les premières heures du jour et s’amusent parfois à chanter en pleine nuit. Même avec les boules quies, les nuits sont courtes. De plus, les moustiques prennent plaisir à me dévorer malgré les produits appliqués pour les faire fuir.

 

Amandine et Guillaume, couple franco-belge ont rejoint la team des courgettes. Très cool, on accroche rapidement et ça fait du bien de voir de nouvelles têtes. L’ambiance dans la ferme commençait à être pesante. 

Je découvre durant mon repos et une après-midi, la réserve de Fogg Dam qui m’enchante et me fait sortir des rangs de courgettes pour quelques temps. J’y vais à vélo prêté pour l’occasion. La seconde fois, j’ai vu loin, après un aller de 25km à pédaler, je ne pourrais pas y rester très longtemps, le temps a filé. Une réserve riche en nénuphars, remplie d’oiseaux en tout genre, quelques wallabys qui sautillent dans les recoins et surtout attention aux crocodiles salties qui courent vite! Sur le retour, une voiture s’arrête à mon niveau, un couple Suisse-Australien qui me propose de me ramener à mon point de départ pour m’éviter des risques de conduite de nuit sur le vélo. Adorables, accompagnés de la fille du monsieur, un échange qui donne le sourire.


Ma deuxième semaine à la ferme tourne au vinaigre, le fermier est de plus en plus rude, il ne supporte pas qu’on ne comprenne pas son anglais et qu’on n’est pas le parfait accent. Entendre parler français l’énerve. Un malaise s’installe jour après jour et on se comprend de moins en moins. Heureusement que je ne suis plus seule à bosser ici et que j’ai du soutien. Ce que je constate, c’est qu’il ne faut pas trop blaguer ici et que le papa est mené par le bout du nez par ses filles. Comme j’ai tendance à dire quand je ne suis pas d’accord, il n’est pas content. Après encore 5 jours d’affilés à bosser, je veux mes jours de repos et j’insiste. Ca ne lui plait apparement encore moins et il me demande de quitter la ferme dès que possible. Sauf que j’ai bossé 10 jours et ai eu 1 jour de repos! Donc je réclame au minimum 2 jours off à dormir la bas et profiter de mes repas. Je met de l’eau dans mon vin et chapronné par un expert en anglais Guigui, je lui écris quelques vers afin de rendre ces dernières heures plus agréables pour chacun. Je comprend qu’il ne fera rien pour réduire la tension et vis ma vie de mon côté. 


Il me dépose à la gare routière le lundi soit 2 semaines tout pile après mon arrivée. Un soulagement, je vais vers Darwin rejoindre Susan, une coach surfing qui accepte de m’héberger pour une semaine, mais un peu triste de quitter le couple d’amoureux.