Avant d’entrer dans le parc, nous voulons profiter d’un parking truck pour dîner et y passer la nuit. Oui mais bien protégés dans notre tente, en pleine préparation du repas, nous voilà surpris par une voiture arrivant dans notre direction! Pas la police mais un pompier du parc qui nous conseille vivement de quitter l’emplacement pour cause de feu déclenché sous peu, juste à côté.

Voyant régulièrement des feux et pensant qu’il sera à distance, nous ne sommes pas très inquiets mais je dis quand même à Sébastien qu’il va falloir remballer après le repas pour éviter, au moins les odeurs de cramé. 

Nous profitons de notre repas et le fameux pompier revient, cette fois c’est imminent et il suffit de se retourner pour voir les flammes vraiment à côté. C’est impressionnant et Seb se transforme en machine de guerre pour ranger ou pas les affaires. On fourre tout à la va vite histoire d’être épargné et on file le plus loin possible. 


Semaine incroyable dans le parc national de Kakadu, lieu mythique où à certains endroits se ressentent encore l’âme des anciens aborigènes qui peut-être veillent sur les vivants (‘’les mimis’’ pour les esprits anciens). Diversité écologique arborée par le fameux ‘’Pandanus”, non ce n’est pas une blague et c’est l’arbre préféré de Seb. :-) Des forêts à perte de vue, de nombreux animaux se baladent ici, crocodiles, kangourous, multitudes d’oiseaux et j’en passe. Des rivières où il faut tout de même être sûr de pouvoir y entrer pour se baigner, petit point négatif du parc où il n’est pas toujours aisé de piquer une tête.


J’ai le droit à une entrée gratuite car mon véhicule est immatriculé dans cet état, faut bien que ça serve à quelque chose!


Le site d’Ubirr nous a enchanté, les peintures rupestres y sont magnifiques et la vue sur le parc ne laisserait personne indifférent. Nous récupérons de l’énergie face à ce spectacle silencieux. Mince, d’autres touristes affluent pour le coucher de soleil, nous devons rechercher un coin pour la nuit. 


En tant qu’aventuriers, nous prenons nos aises dans la pratique du stop, désireux de rejoindre les mythiques ‘’Jim Jim falls’’, nous garons la maison, motivés à y arriver. Rencontre avec un couple allemand qui repart dans l’autre sens mais intéressants puis après 30 minutes, une australienne un peu barrée nous rejoint pour lever du pouce. Nous arrivons peu après à être embarqué tous les trois dans un véhicule français. Des jeunôts avec le même visa que moi mais avec un 4*4, facilité pour atteindre tous les recoins. L’australienne a une pêche d’enfer et pour cause, elle a traversé l’an passé tous les états-unis du nord au sud à pied!! En 6 mois, environ 4500 kms et prévoit une marche de 6 jours dans le parc de Katherine. Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour réaliser ses rêves puisqu’elle semble approcher la cinquantaine. Drôle de bout de femme qui en jette.


Nous débutons une marche avec le groupe de français, ils nous larguent rapidement, nous gardons notre rythme. On verra bien pour le retour.

Une marche plus difficile qu’auparavant, des cailloux à grimper, fort dénivelé, bien s’hydrater surtout et penser à ce qui nous attend là-haut. Ca valait vraiment le coup de s’épuiser, une vue à vous laisser sans voix…. Quel plaisir, nous sommes presque seuls, quelques autres courageux ont fait la marche mais très peu. Adorable couple du victoria dont la femme s’inquiète que je ne m’approche pas trop du bord pour éviter la cata, ça serait dommage de finir en crêpe des dizaines de mètres plus bas. Seb toujours féru de sieste, s’est calé dans un recoin caché de la vue du peu de visiteurs. 

Nous découvrons, joyeux, des petites piscines naturelles où normalement on ne peut se baigner puisqu’encore et toujours, le panneau interdiction pour cause de crocodiles à été déposé comme un copié-collé. L’australien m’a affirmé que c’était impossible et cela semble plus logique. Allez hop, en maillot. Rafraîchissement sous ce soleil de plomb. Nous pouvons redescendre entier mais avec précaution tout de même. 

Sans surprise, en bas, les français sont déjà partis, nous espérons croiser une bonne âme pour au moins rejoindre le camping à une dizaine de kilomètres, même si nous n’avons ni tente, ni où dormir. Nous avions laissé la tente dans le véhicule des français! 

Quelques tentatives infructueuses nous permettent de rencontrer un groupe d’australien, ils devaient être les derniers présents sur place, ouf. Le chauffeur, ambulancier vient de finir ses études, il profite de quelques jours au vert avant d’aller au turbin. Ils nous accompagne au camping, première étape de passé. 

Nous pensons pouvoir continuer et restons un moment sur le bord de la route. Un monsieur qui semble bosser au camping vient nous voir en nous disant de le rejoindre si nous ne sommes pas pris en stop. A la tombée de la nuit et en l’absence de véhicules qui passe, nous nous résignons à retrouver cette personne. Et quelle chance, nous avons là, Chris, qui est le manager du camping, nous convie à un barbecue organisé avec sa famille. Nous passons une soirée inoubliable et je reprend confiance sur la suite des événements. Nous sommes invités à manger beaucoup de viande, Seb y fera honneur et mangera un mini bout de poulet qu’il n’avait pas goûté depuis 14 ans! Ginger beer maison, bien alcoolisé et le papa de Chris, nous prêtera une tente extra large. 

Retour le lendemain avec l’ambulancier qui nous propose au petit matin de nous emmener, même pas besoin de se poster en bord de chemin, échange historique entre lui et Seb.


Dernière expédition de la semaine dans le parc, nous tentons peu convaincus de circuler avec le van sur une route non goudronnée, ça sera long car il faut y aller très doucement, 10 à 15 km/h au compteur. Premier arrêt pour randonner vers un lac bien caché mais intimiste puis arrivée sur Gulom de nuit, obligé d’aller au camping. Tout de suite installés, tout de suite alpagués par 2 cyclistes qui viennent récupérer leur dû. 

La journée nous permet ensuite de nous baigner cette fois-ci et faire notre propre barbecue, merci les grills publics. Seb s’aventurera à goûter des fourmis vertes qui ont un goût citronné. Un vieux australien macho vient nous taquiner, ce n’est pas à la femme de faire le barbecue, ça c’est une affaire d’homme....


Départ du parc en direction du sud du northern. Belle aventure ce voyage!...